De temps en temps, une mission rate.
Complètement.
Le client est déçu par mon travail, je ne comprends rien à ses demandes, nous n’avons pas le même langage ni les mêmes attentes et … rien n’y fait, le courant ne passe pas, c’est comme ça.
Dans le cas que je présente ici, il s’agissait de créer le panneau routier annonçant un parc zoologique. Le propriétaire du parc lui-même était commanditaire direct du panneau, il avait donc carte blanche pour la création du visuel. Au vu de mon expérience pour les panneaux APRR, il m’a demandé un devis et nous avons commencé à travailler ensemble. Il m’envoie un montage pour me montrer ce qu’il veut.

C’est simple : le Mont Saint-Michel, un crocrodile et une tortue.
Il me précise que l’alligator ne doit pas avoir l’air de manger la tortue. Bon. Je vais tâcher de dynamiser tout ça : le passant doit ressentir le frisson qui lui fera faire un détour pour visiter Alligator Bay. Je propose deux esquisses différentes.
Nous nous mettons d’accord pour avancer sur la deuxième proposition.
L’évolution de l’image ne convient pas à mon client qui préfère l’autre proposition, finalement.
L’alligator – même non abouti – ne lui convient pas. Je travaille, je cherche.

ok les deux derniers sont des blagues mais ce sont mes préférés.
Non, toujours pas. Mon client s’attendait à un traité plus réaliste, ce qui n’est pourtant pas du tout ma patte, surtout pour les panneaux d’animation culturelle où je suis assez radicale en termes de graphisme, plus proche de la signalétique que de l’étude documentaire. Tant pis ! Nous convenons d’un dédommagement pour mon travail et je passe la main à mon confrère Fred van Deelen qui, lui, aura le fin mot de l’affaire…
Bravo, Fred !
Il est important, dès le début du travail, que le client sache quel type d’image il souhaite. L’illustrateur choisi peut s’adapter par la suite, mais dans une certaine mesure seulement… chacun son style.